Peinant à se rétablir totalement de sa fracture au poignet droit, Mickaël Piétrus (1,98 m, 27 ans) espère surtout être remis à l’entame des playoffs. Lors de son passage au Madison Square Garden mercredi, à l’issue de la victoire du Magic sur les Knicks, l’artilleur/défenseur du Magic s’est confié sur sa nouvelle vie en Floride.
Propos recueillis par Pascal GIBERNÉ, à New York (26/02/09)Que se passe-t-il avec ton poignet ?Je suis retombé dessus, et comme je ne calcule pas quand j’attaque le panier et que je suis très athlétique, je n’arrête pas de tomber. Et là, j’ai une grosse inflammation dessus. J’ai du mal à jouer, ça a du mal à cicatriser.
Il faut être patient, donc ?Oui. Je subis un traitement journalier, électricité et glace. Mais je compte peut-être jouer vendredi (ce soir) malgré la douleur.
Comment juges-tu le potentiel de ton équipe à deux mois des playoffs ?On a une belle équipe, mais de temps en temps on a une baisse de régime. On peut jouer quatre gros matches et avoir un problème d’intensité derrière pendant deux, trois matches, alors que bon, il suffit de jeter un coup d’œil dans ce vestiaire pour voir que l’on a un gros potentiel. Je ne sais pas si c’est dû à la fatigue, mais bon, on a un record de 42-15 et comme dit le coach, c’est bien, mais on pourrait être mieux.
Tu sembles avoir pris une autre dimension à Orlando. À quoi c'est dû ?Ici, je recommence un peu à zéro dans une nouvelle franchise, et je peux installer mon jeu et bien m’adapter au style de l’équipe. Hormis ma blessure, je suis satisfait de ma saison, car j’ai pu démontrer que j’étais un des leaders de cette équipe. J’amène du scoring de plusieurs façons. Je réponds à un besoin.
Que t’a dit Stan Van Gundy à ton arrivée ?Le GM Otis Smith m’apprécie vraiment et il m’a dit d’être Piétrus Mickaël en arrivant à Orlando. Il a vu qu’à Golden State je ne pouvais pas développer mon talent, et il voulait que coach Van Gundy réussisse avec moi ce qu’il a fait avec Turkoglu. Quand Hedo est arrivé ici, il n’était pas aussi fort que maintenant. Et ils veulent me voir prendre la même direction.
Quand est-ce que l’on va voir Mickaël Piétrus faire une saison à 82 matches ?Je ne sais pas, je prends beaucoup de risques, je sacrifie mon corps, c’est mon jeu donc il faut s’attendre à ça. Quand je rentre sur le parquet, je veux être performant. J’aimerais faire une saison complète, mais le plus important pour le Magic, c’est que je sois en forme pour les playoffs. Je vais essayer de ne plus trop driver. Mais bon, c’est mon jeu. Je ne peux pas prédire ce que je vais faire sur le terrain. J’espère ne plus avoir de douleurs au poignet dans un mois.
Comment gères-tu mentalement ces blessures à répétition ?Moi je trouve ça frustrant. Le plus embêtant, c’est quand tu as des blessures à l’orteil, au genou, et que ça ne peut pas bien cicatriser. Mais bon tu vois, je n’ai pas de cancer, donc c’est juste un petit poignet blessé, je peux vivre avec. Il y a des gens dans de pires situations que moi. Tu sais, je voyage gratuitement, dans de beaux hôtels, j’ai des coéquipiers sympas. C’est dommage de ne pas pouvoir effectuer une saison sans être blessé, mais l’an prochain ça ira mieux.
Quel analyse fais-tu de ton passage de Golden State à Orlando ?J’aime bien Orlando, il fait chaud, il n’y a rien à faire. Je reste chez moi avec ma famille. Je ne me prends pas la tête. Je vis dans une belle petite ville. Si demain je dois partir, et bien je pars. Je m’entends bien avec tout le monde, vraiment. Dans cette équipe, le plus important c’est le collectif, tout le monde accepte les blagues. C’est cette unité qui fait notre force sur le terrain.
Et comment se passe la vie avec Dwight Howard ?C’est le superman hein ! C’est un vrai clown. Il fait tout le temps le show. Il imite le coach, le GM. Il ne m’imite pas, non. Moi je le kiffe. (Dwight Howard, sort à ce moment là de la douche, serviette autour de la taille). Regarde ça un peu ce «costautage». C’est une masse. Il me surprend tout le temps, il aligne les matches à 20 points, 20 rebonds avec une facilité... c’est fou !
Vous défiez-vous parfois à l’entraînement ?Ah non, il sait que quand je drive vers le panier, il ne faut pas qu’il vienne me défier !
Dwight Howard sait qu’il ne doit pas te défier ?!!Ah non ! Il le sait. On s’éclate de temps en temps, on fait des concours de dunk ! Je prends mon pied.
Penses-tu que vous pouvez faire du bruit en playoffs cette année ?Non, ça va être short je pense. Mais dans deux ans, on pourra faire quelque chose et viser le titre. Cette année, le bonus serait d’aller en finale de la conférence Est. On a les joueurs, l’équipe est complète, mais il nous faut juste plus d’expérience.
Les grosses différences entre coach Stan Van Gundy et coach Don Nelson ?Moi je préfère coach Van Gundy. C’est plus structuré, c’est un coach qui te fait confiance. Bon, Nelson, tout le monde connaît son style : essayer de faire le plus en attaque. C’est bien un moment, mais tu te rends compte que ce n’est pas le genre de basket que tu as envie de jouer tous les soirs. J’ai beaucoup appris de lui. C’est un coach intelligent au niveau de ses systèmes, mais je suis content d’être parti. C’est une bonne évolution et c’est bien de voir autre chose.
source : basketusa